Manu Morvan
A travers cette proposition, nous évoquons donc les questions du nomadisme et du logement temporaire à l’heure où la crise de l’espace fait la ville d’aujourd’hui (notamment Marseille, qui a vu les loyers s’envoler en 10 ans, appelant à des nouvelles formes d’habitat). Ce nomadisme qui fut la liberté d’hier est devenu la précarité d’aujourd’hui. Nous n’avons plus accès à la nature et la ville, menaçante, isolante du reste du monde, ne laisse pas de place pour tous, si ne n’est quelques abris de fortune (camps, tentes, squats, appartements insalubres…). Cette précarité commence à faire civilisation puisque des habitudes de vie conséquentes sont créées, à commencer par la capacité à se constituer un Abri spatial, social, affectif, sur des bases autres. La Cabane est une proposition d’Abri, éphémère mais ouvert, à partager, à explorer, à habiter ensemble. En cela, cette « sculpture » n’est pas un objet patrimonial, beau pour lui-même, elle n’est pas un objet du tout, elle n’est que de l’espace. Le bois est un prétexte, une entrée en matière (!) pour l’œuvre primordiale : l’occupation et l’activité que ce lieu protéiforme va générer, non seulement entre les artistes qui la prévoient mais avant tout au sein du public qui la vivra : rencontres, égarements, surprises sonores ou scéniques, nous espérons une fois encore, bâtir une vraie hétérotopie : Nous serons en cet abri, libres et heureux !